Jour 11

Samedi 2 janvier : 

Le temps est au beau fixe aujourd'hui, à tel point qu'on se sent un peu trop en croisière et qu'on se laisse un peu aller niveau réglages et vitesse. On se rattrape cette nuit, sous GV et génois, sans le soleil et l'appel de la pêche pour nous distraire. Ce matin, papa a retrouvé un poisson volant échoué sur le pont et a trouvé là l'occasion rêvée d'une bonne blague. Il est sorti sur le pont, un grand sourire aux lèvres, après avoir demandé a Maxime ce qu'il comptait manger pour le petit-déjeuner. Il est revenu, deux minutes plus tard, avec le poisson sur une assiette, prêt a être dégusté. On a croisé un bateau dans l'après-midi. La première âme humaine (exceptées les créatures marines) qu'on croise depuis le premier soir. Papa était tellement excité de pouvoir parler à quelqu'un d'autre, qu'il abreuvait le mec de question à la VHF, lequel mec lui répondait par monosyllabes, visiblement bien moins enthousiaste (sans doute bien moins seul aussi, sur son pétrolier de 300 mètres). Alors que les réserves de bouffe s'épuisent, l'arrivée approchant, Maxime a décidé d'affronter les sargasses, ces algues oranges en bancs qui ne nous quittent pas depuis plusieurs jours, pour pêcher et nous assurer les derniers repas, en attendant le restaurant en Martinique mercredi soir dont on parle déjà ! Ce sera finalement une daurade coryphène qui viendra alimenter nos estomacs et surtout le tableau de chasse de la traversée.